Né le 24 janvier 1956 au village Taourirt Moussa dans la commune de Beni Douala (Tizi 0uzou). Il se distinguait par une poésie directe et sans fardage ainsi que par un don exceptionnel pour la mélodie.
Maniant son instrument musical (mandole) à merveille, Lounès réussit vite à se faire une bonne place parmi les plus populaires de la chanson kabyle comme Chérif Kheddam, Slimane Azem, Lounis Aït Menguellet et Idir.
Auteur et compositeur de l´intégralité de son œuvre, il a débuté sa carrière professionnelle en 1978, par l´enregistrement d´un premier album "Agraw", édition dirigée à cette époque par Idir.
Lounès Matoub dont l´œuvre se compose essentiellement de chansons engagées à la cause identitaire, il affectionnait aussi bien la chanson sentimentale que celle de la contestation mais c´est sur le terrain de la lutte, par le verbe pour que triomphe son combat pour l´enseignement de la langue Amazigh à l´école et sa constitutionnalisation comme Langue nationale et officielle que Matoub excellera.
A 22 ans, il sort son premier album "Ayizem" (Ô le lion), et amorce, au rythme des évènements sociaux qui secouent l´Algérie, une carrière de chanteur engagé long temps banni des ondes de la radio et de la télévision. Mais cette mise à l´écart ne l´a pas empêché de jouir d´une grande popularité.
Regard sombre, avec une voix forte et rocailleuse, cet homme au tempérament rebelle et à la personnalité chaleureuse a commencé à militer très jeune en faveur de la cause berbère.
Il a participé à toutes les manifestations du MCB (Mouvement Culturel Berbère) et a été l´un des organisateurs des manifestations du 20 avril 1980 à Tizi Ouzou.
Au début des années 1990, les artistes algériens, se sachant menacés, sont contraints à s´exiler en France.
Lounès, le poète était la cible de menaces de plus en plus précises. En 1988, un gendarme lui avait tiré 5 balles dessus à l´aide d´une Kalachnikov.
Le 25 septembre 1994, il a fait l´objet d´un enlèvement par des groupes armés à Takhoukht près de Tizi Ouzou, et n´a été libéré que quinze jours plus tard, face à la l´énorme mobilisation kabyle et internationale. le 10 octobre 1994. "Rebelle", récit de son kidnapping et de sa captivité, paraît en janvier 1995 chez Stock.
Le 25 juin 1998, ce chanteur porte-drapeau de la revendication berbère, tombe dans une embuscade sur une route de montagne reliant Taourirt Moussa, son village natal, à Tizi Ouzou, chef-lieu de la Grande Kabylie, à 13 heures, sa Mercedes est arrêtée par un faux barrage. Il est criblé de balles par un mystérieux groupe armé. Nadia, sa femme, Ouardia et Farida, ses deux belles sœurs, s´en sortiront avec des blessures et quelques séquelles.
Malika, sa sœur continue son combat, et la fondation "Lounès Matoub" est crée.
Pour visiter son site officiel, mettez le curseur (la souris) sur : Fondation Lounès Matoub.
C'est un hommage à la hauteur du combat mené durant toute sa vie, que la ville de Vaulx-en-Vélin (Lyon), a baptisé une rue Matoub Lounès le 22 novembre 2003.
Le 07 avril 2004 à 18h30 à Bobigny dans le département 93 (St-Denis en ile de France), en présence de Na Aldjia mère de Lounès qui arrive spécialement de Kabylie pour l´événement, Nadia veuve Matoub et de Malika sa soeur, une esplanade Lounès Matoub a été inaugurée.