Almoravides et Almohades

Les Etats hammadides végétèrent désormais, repliés autour du port de Vgayeth (Béjaïa), demeuré seul actif dans la première moitié du XIIème siècle. Cependant, à l´ouest, d´autres envahisseurs survenaient, les Almoravides.

Parlant de l´origine de l´empire Almoravide, Pour gagner le coeur des populations dans les villes et surtout les campagnes, les missionnaires musulmans eurent recours à l´exemple. Il falait montrer à ces Maghrébins, dont la religiosité fut toujours très profonde, ce qu´était la vraie communauté des Défenseurs de la Foi. Ce fut le ribat, couvent-forteresse occupé par des moines-soldats toujours prêts à défendre la terre d´Islam contre les Infidèles ou les hérétiques et s´instruisant aux sources de l´orthodoxie la plus rigoureuse. Ces m´rabtines savent, le cas échéant, devenir des réformateurs zélés et efficaces. Ceux qui, parmi les Lemtouna, avaient fondé un ribat près du Sénégal (ou dans une île du fleuve) furent à l´origine de cet empire, qui leur doit son nom (Al-morabitoun) au prix d´une hispanisation imposée par l´histoire.

Ces Berbères sahariens au visage voilé, fidèles au malékisme intégral, étaient déjà devenus les maîtres du Maroc, lorsqu´ils s´emparèrent de l´Algérie occidentale vers 1080. Ils passèrent aussi en Espagne oł ils bloquèrent la Reconquista et recueillirent l´héritage politique et culturel du califat de Cordoue. Grâce à eux, la culture andalouse put être transmise en Berbérie.

Leurs successeurs, les Almohades, imposèrent la doctrine de leur Mahdi Ibn Toumert grâce au génie militaire d´Abd al-Moumin. Celui-ci, né dans le pays de Nédroma, conquit l´Atlas, vainquit le souverain almoravide en 1145, ainsi qu´une coalition du dernier prince hammadide et des tribus hilaliennes en 1152. Maîtres de l´Espagne musulmane et de tout le Maghreb, les Almohades firent de l´Algérie, à laquelle ils n´attachaient guère d´importance, deux provinces, administrées depuis Tlemcen et Vgayeth, qu´ils placèrent sous l´autorité de tribus nomades pourvues de fiefs. Cette rude autorité n´empêcha pas les soulèvements provoqués par des descendants d´Almoravides, les B. Ghaniya, ou par les bandes arabes qui dévastaient le pays.

Lors du partage de l´empire almohade dans la première moitié du XIIIème siècle, le Maghreb central échut, en partie, aux Beni Abd al Wad qui fondèrent le royaume de Tlemcen et tentèrent vainement de s´étendre vers Vgayeth. Leur royaume, qui subsista plus de trois siècles (1235-1554), fut plusieurs fois conquis par les sultans mérinides du Maroc et finit par n´être plus au XVème siècle qu´un Etat vassal de Fès, puis de Tunis. La responsabilité de cet échec revient, semble-t-il, aux nomades arabes qui profitèrent seuls de l´anarchie guerrière et de la désagrégation politique du Maghreb central entre le XIIIème et le XVème siècle.

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